Mahorais, comme Kanak, et fier de l'être


Quand, en 2003, je suis rentré de Nouvelle Calédonie après trois semaines à avoir rencontré les enfants qui avaient élu Prix Livre Mon Ami mon roman Loin des yeux près du coeur, j'ai écrit un poème, Kanak (voir ci-dessous), ensuite posté sur mon blog.

Au moment même de l'écriture de ce poème, et souvent ensuite, je me suis demandé de quel droit je pouvais écrire un truc du genre :  «Je suis Kanak et fier de l'être». C'était quoi, cette usurpation, cette audace sans vergogne à parler au nom de l'autre ? 

Et puis, en 2012,  je reçois un recueil de poèmes écrits par des enfants de Mayotte dans le cadre du Printemps des poètes

Le principe en était simple : un poème d'un auteur et, en face, le poème qu'il a inspiré à un enfant, le tout accompagné d'une illustration réalisée lors d'ateliers menés par Isabelle Simon

Et j'y découvre mon poème, Kanak, avec, en face, Mahorais, le poème d'Ousséni Addallah Naïmati, du CM2 de l'école de Tsoundzou.

Alors j'ai su la raison pour laquelle je m'étais autorisé à écrire mon poème. Pour qu'un jour un gamin le lise et trouve les mots pour dire : «Nous sommes tous mahorais !», sa fierté.

Merci à Ousséni Addallah Naïmati et à Thérèse