On a parfois émis une réserve quant à mon emploi du futur et non du conditionnel pour le titre de l'album Il Faudra...

Ma réponse : quand je dis «il faudra», je dis ma conviction, mon espoir, je ne les impose pas. De cette conviction, de cet espoir, l'autre (y compris l'enfant lecteur) en pense, en fait ensuite ce qu'il veut. Et j'aime bien ce qu'en a pensé ce chroniqueur du Temps : 

Qui a le plus de talent? L'auteur, parce qu'il trouve des mots simples et beaux pour dire les scandales et les merveilles de la vie, parce que son texte, d'une poésie bouleversante, sonne juste à chaque ligne et qu'il use du futur, non d'un frileux conditionnel? Ou serait-ce l'illustrateur, qui a transformé le ventre de la mère en une île chamarrée et représente l'enfant à naître dans un espace dépourvu de couleurs mais qu'éclaire, comme de l'intérieur, sa propre vision du monde – un monde dès lors en attente, lui aussi, d'être véritablement achevé? Ce livre a ceci d'essentiel que l'enfant, après avoir vu ce à quoi il sera confronté sur cette terre, décide de naître, formidable message d'espoir malgré tout. Thierry Lenain et Olivier Tallec signent avec Il faudra un ouvrage superbe, à offrir pour une naissance, par exemple, mais aussi à s'offrir, pour les jours où un peu de découragement, ou de misanthropie, guettent…