Kangourouz et Kangoura : dans un livre, rien n’interdit de compliquer les choses (ou plutôt de les résoudre)

La dernière double-page de
l’album montre, à gauche, Kangoura devenue championne de boxe et, à droite, Kangourou
devenu écrivain pour enfants. Ce n’est pas banal et les choses n’étaient pas écrites à l’avance. Nous savons tous – c’est comme cela, n’est-ce pas, chez les kangourous – que ce sont les mâles qui boxent et qu’aucun n’est écrivain pour enfants. Seulement voilà : dans un livre, rien n’interdit de compliquer les choses (ou plutôt de les résoudre) et c’est Thierry Lenain qui, par la grâce d’une histoire à rebondissements, va s’en charger. Son kangourou à lui ne veut pas apprendre à boxer et il ne manque pas d’imagination voire de mauvaise foi quand il s’agit d’éloigner le trio de kangourous mâles qui le relance de loin en loin. Un jour, plus d’idées et c’est d’autant plus gênant que Kangourou sera bientôt père de famille. C’est alors que surviennent les rebondissements. Le premier grâce à Grand-père Ornithorynque (sic) qui offre à Kangourou une machine à écrire quasi neuve. Kangourou, tapotant sur les touches, écrit son premier mot, KANGOUROUZ, qui devrait faire un joli prénom pour le bébé. Deuxième rebondissement : Kagoura déclare un beau matin qu’elle a toujours rêvé de boxer. Le trio amateur de coups de poings, quoique désarçonné, accueille finalement la mutante. Kangourou, lui, n’assistera que de loin au combat victorieux de son épouse car il n’aime rien tant que promener son nouveau-né, le serrant sur son ventre à l’aide d’une très jolie écharpe – tout en lui lisant son premier livre. Celui que nous avons entre les mains, peut-être bien. L’album ne dit pas si Kangoura a toujours souhaité devenir boxeuse ou si elle voulait juste être agréable à son chéri. En tous cas, ce que les illustrations dynamiques et colorées de Nathalie Dieterlé ne démentent pas, tout cela s’est déroulé et conclu dans la bonne humeur.

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